Marseille 2013... et après ?
Un récent article de Télérama (« Les grands chantiers culturels de l’après Marseille 2013 » de Sandro Piscopo-Reguieg ) n’hésite pas à légender une photo montrant le fantastique élan populaire de la soirée d’ouverture de MP2013 avec cette cruelle remarque : « Un lointain souvenir »...
Si l’on peut comprendre que la « parenthèse » électorale qui s’est achevée il y a quelques semaines a relégué au second plan cette préoccupation majeure de « l’après Marseille 2013 », il devient urgent maintenant de rassurer les provençaux sur la suite (forcément magistrale) à lui donner.
Mais dans le corps de l’article une phrase m’a interpellé : « Puisqu’à Marseille, culture rime désormais avec attractivité touristique.. ».
Interpellé, parce qu’elle m’a fait me souvenir des propos tenus par Rudy Ricciotti lors d’une interview, alors qu’on lui demandait s’il avait « mesuré l’importance d’avoir inscrit à jamais (son) nom dans l’histoire de Marseille » avec la réalisation du Mucem :
« Ce qui me frappe, c’est la « sentimentalisation » de ce lieu par les marseillais. Tous les marseillais aiment ce lieu et ça m’a bouleversé. Tout comme eux, j’étais habitué à ne pas être aimé…Les marseillais ont compris que ce bâtiment n’était pas façonné sur un mode impérialiste et qu’il était dans la marge de la difficulté d’être, de l’anxiété existentielle et de la fissure...»
Rudy Ricciotti
Cette réponse de Ricciotti me semble contenir la clé de « l’état d’esprit » des initiatives qu’il faudra prendre pour ressusciter la formidable adhésion populaire de la soirée d’ouverture. C’est à dire remettre les marseillais au centre des réflexions qui seront conduites avant que de penser à la manne touristique. C’est cette adhésion populaire qui a enchanté consécutivement les innombrables touristes qui ont voulu partager cette Marseille mythique, parfois si décriée.
Pour l’heure, ajoute Télérama, « ni contenu, ni budget, ni calendrier. Tout reste à construire… »