L'empreinte du "régime méditerranéen" dans le "repas gastronomique des français"
Les experts de l'Unesco ont estimé en décembre 2010 que le «repas gastronomique à la française», avec ses rituels et sa présentation, remplissait les conditions pour rejoindre la prestigieuse liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité.
C'était même la première fois que l'Unesco acceptait d'inscrire à sa longue liste un patrimoine lié à la gastronomie, bien que ses statuts l'impliquent dans la protection des patrimoines immatériels et plus précisément ceux des cultures et des traditions populaires.
Les membres du Comité ont noté que le repas était en France une «pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes» et par voie de conséquence «une pratique qui renforce l'identité collective et contribue à la diversité culturelle du monde».
Mais, lors de la même session, l'Unesco a aussi inscrit la «diète méditerranéenne» à ce même patrimoine culturel immatériel de l'humanité consécutivement à une demande de professionnels et de chercheurs espagnols, marocains, italiens et grecs sous la houlette de la Fondation Diète Méditerranéenne. Pas de français donc, engagés par ailleurs dans la candidature du «repas gastronomique des français». Mais une même problématique : l'humanité se doit de réfléchir à son futur alimentaire en intégrant dans cette réflexion le respect et la diversité biologique et culturelle et la sauvegarde d'un patrimoine alimentaire construit au fil des siècles.
La « Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA) a été chargée de mettre en place les mesures consécutives à l'inscription du «repas gastronomique des français» par l'Unesco.
C'est ainsi qu'aujourd'hui, six villes (Dijon, Beaune, Lyon, Tours, Versailles et Chevilly-Larue, associée à Rungis) ont posées leur candidature pour accueillir la future « Cité de la gastronomie »... Et Marseille ? Elles sera, en 2013, associée à la Provence toute entière, « la Capitale européenne de la Culture », la gastronomie y tenant une place importante. Mais peut-être pas aussi « visible et pérenne » que la «Cité de la gastronomie », alors que l'antériorité de la «diète méditerranéenne » dans le concept de patrimoine immatériel gastronomique permettait à Marseille de postuler pour cette « Cité » emblématique.
Nous ne manquerons pas sur ce blog de rétablir quelque peu la chronologie de ces patrimoines et de proposer l’ancrage euroméditerranéen d’une réflexion portant sur la paix et la culture étroitement associées à la nutrition et la santé.
Revu et augmenté le 22/04/22